Bosetti, ultra niçois

Ancien supporter de la tribune sud, le jeune avant-centre du Gym revendique son identité niçoise. Jusque sur sa peau.

Jeudi dernier, il s’est fait tatouer sur le bras droit, l’emblème de la Brigade Sud de Nice, une tête de mort avec un couteau qui la traverse. Son huitième tatouage est sûrement pas le dernier. Alexy Bosetti a aussi sur le torse, l’aigle symbole de Nice et une inscription « Mentalita nissarda ». Cet inconditionnel du Gym a longtemps supporté son club depuis la fameuse tribune sud. Son père l’y emmenait, il lui est resté fidèle avec ses cousins. La saison passée, il lui arrivait même de suivre l’équipe première en déplacement. « Pour le vestiaire, je suis le supporter-joueur », jubile-t-il.

« En France, je ne jouerai jamais ailleurs qu'à Nice »

Pro depuis le 24 août (contrat de trois ans), Bosetti (19 ans) est apparu lors des quatre premiers matches de la saison. Il a provoqué un pénalty contre l’AC Ajaccio (0-1, le 11 août) et donne une passe décisive à Nemanja Pejcinovic contre Lille (2-2, le 25 août). Il aurait même pu grimper au grillage des supporters de la populaire tribune sud pour fêter son premier but dès sa première titularisation contre le LOSC. A la 13ème minute, il fila seul au but et piqua son ballon au-dessus de Mickael Landreau. Un geste magnifique. Mais le nouveau gardien n°3 des Bleus lui coupa l’ivresse sous le pied en interceptant sa spécialité. « On me surnomme parfois « Piqué », j’aime bien faire ce geste, dit-il. Enfin, maintenant, je vais devoir changer un peu (sourire). » Malgré son nouveau statut en club, Bosetti ne va pas modifier ses habitudes : « Je vais prendre un appartement en ville et m’installer tranquille (il vivait jusque-là au-dessus de chez ses parents dans le Vieux-Nice). Je ne vais pas changer de voiture, pour l’instant je suis très bien dans ma Corsa. » Parti lundi en Chine disputer un tournoi international avec la sélection des moins de 20 ans de Pierre Mankowski, Bosetti, format Sergio Aguero, a deux objectifs cette saison : « Jouer et marquer le plus possible, et aller à la Coupe du monde en Turquie (des moins de 20 ans en juin). »

Arrivé au Gym en 2009, après neuf ans passés au club du Cavigal de Nice, il a inscrit 37 buts la saison passée toutes compétitions confondues (équipe des 19 ans, CFA 2, Gambardella). Adolescent, il était persuadé qu’il deviendrait pro. Et il a toujours été attaquant au poste des « héros ». « Numéro 9 et gardiens sont les postes les plus en vue, dit-il. Et je préfère être vu que numéro 6 par exemple, dans l’ombre. Numéro 10 ? Il faut trop courir. Enfin je préfère courir vite sur des distances courtes plutôt que moins vite et longtemps. »

Au printemps, Bosetti a notamment marqué en finale, en demi-finales et en quarts de finale de la Coupe Gambardella remportée par Nice, le seul club qu’il fréquentera en Ligue 1 : « En France, oui, je ne jouerais jamais ailleurs qu’à Nice. »

Johan Rigaud
L'Equipe