Mercredi 27. UN POT POUR OSCAR . Le ciel azuréen a étendu un drap bleu immaculé qui recouvre l'horizon, mais sans doute Gernot Rohr voit-il encore passer devant ses yeux des ondées de bonheur. Deux jours auparavant, en effet, un magnifique Oscar a fait scintiller son existence. « II s'agit de mon premier trophée de la saison », glisse sur un ton badin l'entraîneur de Nice, qui n'a pas eu à épousseter une quelconque armoire à récompenses pour glisser sur une étagère l'objet de son contentement. Petit être de chair, source de grande joie paternelle, Oscar préfère sûrement être niché dans les bras de sa mère, en Gironde, là où le francophile technicien du Gym l'a laissé, afin de rallier son lieu de travail, et de poursuivre l'enfantement pour l'instant réussi de la saison niçoise. Et dans l'attente de voir éventuellement fleurir, au printemps prochain, un heureux événement sur le plan sportif, il cueille déjà avec plaisir le bouquet de félicitations que lui tendent quelques habitués, juste avant l'entraînement. En franchissant la route qui sépare le vestiaire du terrain, il s'arrête même un instant sur les chemins du souvenir avec ces supporters qui le congratulent. « Le prénom de mon fils vient de celui de mon grand-oncle, Oskar, leur conte-t-il. Il était international allemand, mais il avait dû fuir en France, où il avait participé à notre Championnat, obtenant même avec Strasbourg le titre de meilleur buteur en 1937 (NDLR : avec 30 buts). » On ne sait si le dernier-né de Gernot Rohr connaîtra pareille consécration, mais il apprendra sans doute un jour que sa naissance a été célébrée au cœur d'un vestiaire de footballeurs professionnels, celui d'une des équipes de tête de la Ligue 1. Il saura alors qu'un jeu à trois entre le Champagne, le Coca et les pizzas s'est déroulé sur la table centrale et que certains joueurs ont offert leur tournée de plaisanteries, telle celle-ci : « Eh, Gernot, c'est ton anniversaire ? » Non, mais pareille circonstance aurait pu commander cette amicale réunion puisque, depuis la saison passée, on ne tourne pas autour du pot. Naissance, anniversaire, premier match disputé, premier but marqué, tout est un heureux prétexte pour boire ces petits verres qui forment une des sources de la camaraderie. « ici il y a une joie de vivre sur le terrain et endehors, constate Pancho Gonzales, intendant et mémoire vivante du club. En fait, ce qui se passe cette saison au sein du groupe, ça ressemble à un gâteau qui a bien levé, bien cuit, car tout le monde a mis la main à la pâte. » On sent d'ailleurs dans le vestiaire les effluves de bonne humeur que dégage cette pâtisserie imaginaire, on goûte aux tranches de rigolade que les joueurs s'octroient en ce jour de petite cérémonie pour Oscar. Croisant le talentueux Brésilien Everson, quelques-uns de ses coéquipiers taquinent en effet celui qu'ils surnomment « le fils » de Gernot Rohr en lui lançant : « Félicitations, " Evi " ! » Surpris, le milieu de terrain de Nice, dont le destin a croisé celui de son actuel entraîneur lors d'un passage à Bordeaux, leur répond naïvement : « Mais pourquoi ? » Escortée par plusieurs rafales de rires, la réponse fuse : « Pour la naissance de ton frère, Oscar ! » Cette riposte verbale élargissait encore le sourire de Rohr quelques heures plus tard, alors qu'il devisait avec des supporters au sein d'un bar niçois, tout en sirotant une bière dans une atmosphère un peu moins enfiévrée que celle l'ayant accueilli à son arrivée. Appuyer sur la télécommande du temps et choisir la touche retour rapide s'impose alors : il est 19 heures passées en ce mercredi de novembre, le coach franco-allemand descend de sa voiture en compagnie d'Everson et il est aussitôt assailli par une poignée de fidèles du Gym, appâtés par la séance d'autographes annoncée le jour même dans le quotidien régional Nice-Matin. Alors, durant quelques minutes, les sollicitations jaillissent aussi promptement que des tirs au but pendant l'entraînement. On lui présente un tee-shirt ? Il le signe. Une photo lui est réclamée ? Il la dédicace. Un objectif pointe le bout de son nez ? Il s'offre aux flashes des photographes amateurs.
Jeudi 28. UN CONCOURS SANS FIN . La séance d'entraînement est toute proche de s'éteindre, mais la flamme du jeu brûle encore à l'intérieur de plusieurs joueurs, peu empressés de rallier leur vestiaire. Une telle effervescence est normale puisque le Jeudi correspond au jour des tirs et autres reprises de volée, Dans l'un des buts s'est d'ailleurs installé Laurent Gagnier. habituel attaquant, mais portier de circonstance qui voit fuser les ballons autant que s éclats de rire, qui titille de temps en temps s frappeurs à l'aide de remarques provocatrices. « Eh, les gars, vous ne marquez plus ! » prononce-t-il ainsi à Pamarot. Ayeli ou Traoré, sou-lin plus virulents dans leurs tentatives. Il faut re que les filets qu'ils visent peuvent être gars d'un repas offert par le perdant, lorsque le concours en désigne un, ce qui n'est finalement s le cas en ce jeudi maquillé de gris. Dette fois-ci, les centres étaient tellement mauvais qu'on a arrêté, rigole encore Kaba Diawara une heure plus tard. Mais, d'habitude, on va bout, et le dernier qui parvient à inscrire trois ts offre le restaurant à tous les autres. Et je IK TOUS dire que le perdant pleure, car, en vrai, nous sommes neuf ou dix à participer à s concours! Il y a notamment Sammy (Traore), Kelly (Berville), Noé (Pamarot), Eric (Roy), Laurent (Gagnier), "Evi" (Everson), patrick (Barul)... Celui qui a payé le plus cher, jour, c'est Sammy, tellement nous étions fibreux. Et puis il y a celui qui mange toujours à l’œil ! C'est Serge (Ayeli) ! » S'adressant alors à coéquipier de l'attaque azuréenne, Diawara une flèche amicale : « Eh, Serge, d'ici à la fin 'année, il faudra que tu penses à inviter au moins une fois tout le monde ! » justement dans le restaurant où les perdants règlent traditionnellement leurs dettes culinaires que l'avant-centre prêté par le Paris-SG met gentiment les pieds dans le plat en taquinant son partenaire. A ses côtés sont assis Ever-son, Sammy Traoré et, donc, Serge Ayeli, le temps d'un repas comme il s'en déroule semaine après semaine en conclusion de chaque concours. « On part ensemble à la fin de l'entraînement c'est pratique », commente le gaucher brésilien, aussi ravi par les résultats du Gym que par l'excellente ambiance qui parfum gardien de son équipe. Mais cette cohésion n'est-elle justement pas le corollaire obligé du parcours de l'OGC Nice, qui a marché d'emblée sur le toit du Championnat, alors que tous les augures lui promettaient un séjour prolongé dans les sous-sols de la Ligue 1 ? « A la base, une osmose s'est créée et même, sans d'aussi bonnes performances, il y aurait eu une bonne atmosphère au club », tient à répondre Ayeli, avant que Diawara n'intervienne à l'occasion de ce tour de table assaisonné de quelques éclats de rires et épicé de quelques plaisanteries. « Avant le début de saison, il existait déjà une bonne ambiance en raison de la dynamique impulsée par la montée, explique l'ancien attaquant de l'Olympique de Marseille. Et tous les nouveaux, comme moi, n'ont eu qu'à se fondre dans le moule qui existait déjà. » Les mets, eux, n'ont guère le temps de fondre dans les assiette des seuls Everson et Ayeli, car la confession musulmane de Diawara et Traoré leur impose de jeûner en cette période de ramadan. Le plat de résistance promptement avalé, le dessert dribblé avec facilité, il reste alors ces quelques mots d'Everson saupoudrés sur le repas comme des grains de bonheur : « Ce qui se passe, ici, c'est formidable, car on est la surprise. En arrivant ici, on ne s'attendait pourtant à rien de tout cela. Alors, on prend aujourd'hui beaucoup de plaisir. C'est quelque chose de si fort, pour nous comme pour les gens de Nice, qui méritent ce qui arrive. On voit de la joie partout, les supporters sont tellement heureux. Il faut profiter de tout ce qui «passe » Et tout faire pour que ça se poursuive.
Vendredi 29. DRÔLES DE MASSAGES. Présent dans les conversations, l'humour de joueurs niçois s'affiche aussi sur les parois de 1 pièce réservée aux soins. Sur un pan de mur, 1 thème récurrent de la « filiation » entre Gernot Rohr et Everson est ainsi illustré par une photo montrant les deux hommes ensemble, un cliché paru récemment dans la presse et accompagné du commentaire suivant : « En famille ! » Cette image cohabite avec celle ekanmi Olufadé «le Beau Gosse», ou celle de Sammy Traoré, « le Joker », une appellation incontrôlée évoquant son but inscrit à Auxerre, le 16 novembre, quelques instants après son entrée en jeu. Pour l'instant en nombre réduit, ces clins d'œil devraient fourmiller dans les mois avenir. « D'ici la fin de saison, on espère tapisser entièrement le mur en le recouvrant de photos accompagnées d'un commentaire, d'un titre, d'une légende », explique le capitaine José Cobos, assis aux côtés de Romain Pitau.
Samedi 30. UN VOYAGE À VIDE. Un paysage silencieux ceinture l'aérodrome de Belval, immergé dans une nuit qui tremble de froid. Il est 23 heures passées, et l'avion privé de trente places, loué pour accomplir l'aller-retour entre Nice et Sedan, attend les joueurs. Pour la première fois de la saison, un vol spécial assure le transport du groupe, alors que, jusque-là, la chronique niçoise avait rapporté l'histoire d'un club économe empruntant les lignes régulières et se Songeant dans le flot des voyageurs ordinaires. « On a en effet décidé d'avoir un budget qui tienne la route, explique le président Maurice Cohen. Alors, on impose aux joueurs de voyager comme tout le monde, sauf quand c'est nécessaire au niveau sportif. On réalise de grosses économies sur les déplacements, mais on ne regarde pas à la dépense si besoin est. »
Dimanche 1er . LE JOUR DES ENFANTS. L'atmosphère du parc Charles-Ehrmann est gonflée de cris et de vie. Dans ce complexe sportif, qui comprend notamment le Nikaia, plusieurs rencontres juvéniles égayent ce dimanche matin parfois mutin. Par deux fois, en effet, une grappe d'apprentis footballeurs pénètre sans scrupule sur le terrain d'entraînement réservé aux professionnels au moment ou quelques uns d’entres eux effectuent un court décrassage. Ces indésirables sont amicalement repoussés par un membre du staff, sans que cette situation n'éveille une quelconque colère. On imagine mal, pourtant, pareille intrusion se dérouler à Paris ou Marseille, et on ne conçoit pas non plus que, dans ces clubs-là, des enfants puissent aisément atteindre la porte du vestiaire et tambouriner dessus pour réclamer la venue des joueurs en soins et l'obtention d'autographes. A Nice, pourtant, en ce lendemain de défaite, la scène existe et n'émeut personne puisque, faute d'infrastructures propres, le club est immergé dans le quotidien, à l'image des joueurs, qui se garent sur un vaste parking public parfois encombré et parcourent quelques dizaines de mètres à pied pour rejoindre leurs installations. Cette proximité dessine ainsi une réalité très dissemblable de celle constituée par les huis clos teintés de paranoïa, par les camps d'entraînement retranchés que chaperonnent des cerbères à oreillette. Le contact est donc direct pour les supporters, notamment avec Gernot Rohr, qui sort des lieux en fin de matinée pour aller courir en solitaire, après avoir rassemblé ses joueurs dans le vestiaire. « Ce fut une réunion comme on en fait d'habitude, assure-t-il. Il n'y a pas de crise, car je préfère être à notre place qu'à celle de Sedan ! Tout le monde était moins bien que d'habitude, notamment en raison d'une petite lassitude physique. On a pris une gifle, ce qui fait parfois du bien, mais il faut éviter d'en encaisser une seconde face à Ajaccio. Et si le groupe était déçu, j'ai rappelé à tout le monde que l'objectif ne consiste pas à devenir champion de France. Nous ne sommes pas candidats au titre ! » Pourtant, le milieu de terrain Romain Pitau glisse régulièrement l'objectif Ligue des champions dans ses discussions. Mais il s'agit d'un jeu innocent avec quelques journalistes locaux, d'une plaisanterie qui se perpétue depuis le début de saison, car les ambitions niçoises n'atteignent évidemment pas des sommets si élevés. Cetiefr de leu» supporters, en revanche grimpent parfois jusqu'à une altitude insensée, comme le souligne Eric Roy, qui quitte à son tour le vestiaire : « II y a beaucoup de gens autour de nous qui s'enflammaient. Et même si l'équipe est restée les pieds sur terre on a toujours inconsciemment tendance à se laisser bercer un petit peu par cette euphorie générale. Or. dans ce Championnat, tous les matches sont difficiles. Alors, il faut simplement essayer d'obtenir le plus rapidement possible les quarante-deux points nécessaires pour le maintien. » Après, fl sera temps pour eux, éventuellement, de repousser les frontières de leurs ambitions. Mais d'ici là l'humilité imbibera leurs discours, ni exaltés dans la victoire, ni tragiques dans la défaite.
Lundi 2. GROS SEL ET SÉANCE VIDÉO. La veille des matches disputés dans leur antre, les joueurs de Nice roulent jusqu'à Garros. Dans ce village niché dans l'arrière-pays niçois, ils viennent se mettre au vert, après avoir franchi le Var et emprunté le chemin menant Lou Castelet, un restaurant gastronomique qui sait réussir les petits plate comme les grands. Le potage ou la purée, dont les saveurs prouvent que les cuisiniers ont banni l'artificiel, en attestent, et on peut penser que les anciens dirigeants italiens du club ont eu bon goût de choisir cet établissement. Leurs successeurs ont prolongé la tradition, pour le grand plaisir de Catherine Servella, la maîtresse de maison, qui a inscrit le Gym au menu de ses passions. « Vous êtes obligé d'aimer ce que votre fils aime, explique-t-elle. Alors, comme il a joué au Cavigal de Nice et qu'il est un grand supporter de l'OGCN, je soutiens aussi l'équipe. »
MARDI 3. UN 3-0 POUR EN EFFACER UN AUTRE. Il se dirige vers le vestiaire comme il a terminé son match : en trombe. Ultime buteur d'une équipe niçoise revivifiée, Kaba Diawara quitte le terrain où il a bu une rasade de bonheur jusqu'à la dernière goutte, pour rejoindre en courant ses coéquipiers déjà cloîtrés dans une fugace intimité. Ils l'attendent pour partager avec lui les délices de la victoire 3-0 sur Àjaccio.|
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10e journee de Ligue 1 mer. 29/10/2025 à 19h |
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| Pts | J | V | N | D | Diff | ||
| 6. |
Strasbourg
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16 | 8 | 5 | 1 | 2 | +7 |
| 7. |
Lyon
|
15 | 8 | 5 | 0 | 3 | +3 |
| 8. |
Nice
|
14 | 9 | 4 | 2 | 3 | -1 |
| 9. |
Toulouse
|
13 | 9 | 4 | 1 | 4 | +2 |
| 10. |
Rennes
|
11 | 9 | 2 | 5 | 2 | -2 |
7e
dim. 05/10 (17h15)
|
Monaco - Nice : 2 - 2 |
8e
sam. 18/10 (17h)
|
Nice - Lyon : 3 - 2 |
jeu. 23/10 (21h)
|
Celta Vigo - Nice : 2 - 1 |
9e
dim. 26/10 (17h15)
|
Rennes - Nice : 1 - 2 |
10e
mer. 29/10 (19h)
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Nice - Lille |
11e
sam. 01/11 (17h)
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Paris SG - Nice |
jeu. 06/11 (18h45)
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Nice - Fribourg |
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