On a retrouvé le leader

L'OGC Nice a dominé de la tête et des épaules une rencontre qu'Everson et Diawara ont magnifiée de leur talent. Ajaccio n'avait pas, hier soir, les moyens de lutter.

Lyon peut bien faire ce qu'il veut ce soir, les Niçois n'en auront cure. Face à une équipe d'Ajaccio très vite dépassée hier soir et trop vite résignée - mais avait-elle seulement les moyens de faire mieux ? - l'OGC Nice a remis les compteurs à zéro.

A trois-zéro !

Nice est de nouveau ce matin sur le toit du championnat. Sur le toit du monde, quoi ! Dès lors advienne que pourra. Les Niçois sont là et bien là. Après deux matchs en demi-teinte, Diawara et les siens ont repris en mains leur destin. Avec orgueil.

On en a eu la confirmation hier au stade du Ray. L'ACA
n'étant pas le SCB, les cohortes de supporters bastiais qui avaient vampirisé le match Nice-Bastia, donnant une couleur et une chaleur sans pareille à l'enceinte niçoise, manquaient cruellement au coup d'envoi. D'autant qu'on allait s'ennuyer ferme pendant une bonne vingtaine de minutes...

Forcément. Les deux adversaires refroidis par leurs dernières sorties, préféraient se toiser au milieu du terrain, plutôt que mordre véritablement dans cette partie regardée par toute une L1 qui n'en découdra qu'aujourd'hui.

Bijotat qui se méfiait du bulldozer Everson avait musclé son flanc droit et en ce début de match, Diawara était plutôt bien tenu par Destruhaut. Seule occasion des vingt premières minutes, un ballon que l'attaquant niçois servi par Ayeli, ne pouvait reprendre (8e)...

Le bloc insulaire semblait tenir la route et les hommes de Rohr avaient jusque-là bien du mal à s'engouffrer dans les espaces, pour créer les décalages.

A part quelques escarmouches, l'ACA ne faisait guère illusion, Gregorini touchant son premier ballon - sans danger - à la 21e minute, c'est dire...
Mais il était écrit que cette partie champêtre ne devait plus tarder à basculer en un véritable festival pyrotechnique. Un premier pétard mouillé du duo Ayeli-Diawara débouchait sur un corner que Barul reprenait et mettait nettement hors cadre (22e).

Everson fait sauter le coffre

Trois minutes plus tard, la seconde fusée était la bonne : une déviation de Diawara pour Ayeli obligeait Wuillot à stopper de façon illicite l'Ivoirien (25e). Everson frappait le corner aux 18 mètres, légèrement excentré et son ballon, dévié par le malheureux Regragui, laissait Trevisan pantois...

Deux cent cinq minutes après leur ultime but auxerrois, les Niçois venaient enfin de se rappeler au souvenir d'un gardien adverse. Ce but en guise de détonateur allait provoquer un véritable incendie dans le demi terrain ajaccien. A la 28e, Ayeli lançait Diawara seul en pointe mais le buteur maison du Gym perdait son duel face à Trevisan.

Les Corses, sentant probablement le vent du boulet, réagissaient d'une belle frappe de Rodriguez sur laquelle Gregorini se couchait bien (29e), puis d'un tir lointain de Yohan Demont sans plus de succès (32e). La chance était passée car dans la foulée, Nice allait définitivement sceller le sort de cette partie.

Sur une contre attaque rondement menée, Abardonado lançait Diawara dans le trou, lequel fixait les défenseurs et décalait parfaitement Ayeli, trop heureux de l'aubaine, ne se privant pas de mystifier le gardien insulaire (36e) ! A 2-0, la cause était entendue et M. Pascal Garibian n'allait plus tarder à abréger les souffrances de la charnière Ananko-Destruhaut, celle-ci vivant un martyre face aux duettistes azuréens...

Diawara aussi réussit le sien !

Nice retrouvé, le Ray pouvait de nouveau monter en tempéra
ture. La fièvre se propageait depuis les Populaires Sud où la Brigade invitait son monde à scander, sauter et faire la « ola ». En fait de « ola », c'est le Brésilien Everson qui mettait de nouveau à feu et à sang le gazon insulaire. Une ruée destructrice sur le flanc gauche ponctuée d'un tir puissant qui mettait Trevisan à contribution (55e) puis un caviar dans l'axe à destination de Diawara que l'ancien gardien de l'0M était obligé de repousser en corner : Nice avait la vie belle, l'envie d'un rebelle !
Même Bigné, parfaitement servi par Ayeli à la 65e manquait une nouvelle fois l'occasion de soigner le goal-average azuréen.

Kaba Diawara malchanceux à la 79e lorsque son rush dans la surface était conclu d'un ballon trop enlevé qui frôlait la lucarne, n'allait pas rater le second caviar qui s'offrait à lui. Sur un débordement de Gag nier à la 83e, l'Antibois centrait dans la surface pour Everson qui manquait sa reprise, mais Kaba était cette fois à la conclusion !

Trois à zéro... L'ACA avait depuis longtemps abdiqué toute ambition et laissait son vainqueur d'un soir célébrer la reconquête de son sceptre celui du leader.

Christophe DEPIOT.
Mercredi 05 décembre 2002
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