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Le rouge est mis

L'Equipe, le 07/02/2006 à 11h46

Les matches entre Monaco et Nice ont toujours été musclés. Cette fois, une place en finale de la Coupe de la Ligue est en jeu.

DEPUIS LE TIRAGE au sort, il y a deux semaines, toute la Côte d’Azur ne parle plus que de ça. Ça, c’est le derby Monaco-Nice, quatre-vingtdixième du nom toutes compétitions confondues (37 victoires pour l’ASM, 26 pour le Gym et 26 matches nuls), ce soir au stade Louis II, qui focalise toutes les attentions. « Au lendemain de l’élimination en Coupe de France à Colmar, quand le président est venu nous voir, il nous a beaucoup parlé du choc contre Nice, raconte Éric Cubilier, le plus niçois des Monégasques. Le coach nous a aussitôt rappelé que dans l’intervalle on avait un match hyper important à Rennes en Championnat. »

C’est que le derby, traditionnellement attendu et toujours acharné, se double cette fois d’un enjeu considérable. Il ne s’agit pas uniquement d’une question de rivalité locale (17 kilomètres séparent les deux villes) et d’un affrontement entre le riche et le pauvre, savamment entretenu cette semaine par Frédéric Antonetti : « On n’est pas dans le même monde. À Monaco, ils peuvent payer 5 millions d’euros sur deux ans un joueur comme Vieri. Moi, si je demande ça au président, il a une attaque ! » Il ne s’agit pas seulement d’un match dont les Monégasques persistent à croire que c’est le seul qui intéresse vraiment le Gym chaque saison.

Traoré : « Pas au Louis-II pour baisser notre pantalon »

Non, c’est une place au Stade de France, pour la finale de la Coupe de la Ligue, qui se joue en même temps qu’un pas supplémentaire vers une éventuelle qualification en Coupe de l’UEFA, et ça suffit à exacerber les passions et à donner un aspect encore plus chaud à la rencontre. « C’est le match le plus important de la saison. On a besoin d’un titre et c’est une grosse opportunité de s’en rapprocher », glisse Akis Zikos. « Pour nous, c’est une finale et tous nos matches jusqu’en fin de saison seront des finales si on veut tenir nos objectifs. L’année dernière, on a perdu deux demi-finales (1-3 à Caen en Coupe de la Ligue ; 0-1 contre Sedan en Coupe de France). Cette fois, on ne veut pas rester à la porte du Stade de France ! », ajoute Lucas Bernardi. Réponse cinglante de Sammy Traoré, le défenseur niçois de retour de suspension, aux deux milieux monégasques : « On ne va pas au Louis II pour baisser notre pantalon, mais pour nous qualifier. Moi, j’ai une énorme envie d’aller au Stade de France. Parce que, franchement, je ne me vois pas dans mon salon regarder les Monégasques jouer la finale à la télé ! »

Le ton est donné et il va certainement s’élever jusqu’au coup de sifflet final d’une rencontre que chacun s’accorde à prévoir physique, engagée, tactique et serrée entre deux équipes sans doute très proches l’une de l’autre. D’un côté, Monaco qui en cinq ans a disputé deux finales de Coupe de la Ligue (2001 contre Lyon, 1-2 ; 2003 contre Sochaux, 4-1) et une finale de la Ligue des champions en 2004 (0-3, face à Porto), mais s’est évité d’énormes soucis en s’imposant samedi à Rennes en Championnat (3-1). L’ASM s’est en effet refait une petite santé à l’issue d’un match où la classe et le réalisme de Christian Vieri (deux buts) n’ont pas effacé tous les doutes nés d’une période très troublée depuis la reprise. « Avant d’aborder le match contre Nice, il était important que le groupe retrouve un peu de confiance », remarque Olivier Veigneau.

De l’autre côté, un Nice très à son aise depuis la trêve hivernale (11 points sur 15 en L 1), battu une seule fois, en Coupe de France à Brest (0-3), avec une formation bis. Les Aiglons viennent même de s’offrir le scalp de trois gros calibres (Bordeaux, 2-1 a.p. en Coupe de la Ligue ; Paris-SG, 1-0, et Lille, 2-0, en Championnat). Avec le passage de Marama Vahirua dans l’entrejeu, Nice a trouvé cet équilibre qui fait encore défaut à l’ASM et rêve de grands rendez-vous depuis 1997 (victoire en Coupe de France), tout en se complaisant dans un rôle d’outsider. « On est certes sur une bonne trajectoire, ose Vahirua, et c’est bon pour notre moral. Mais Monaco est chez lui (sur une pelouse toute neuve) et vient de gagner à Rennes. Pour moi, c’est du 60-40 en leur faveur. »

Pourtant, une statistique étonnante vient battre en brèche ce pronostic. Depuis que le Gym a retrouvé la Ligue 1, en 2002, il n’a perdu qu’une fois en sept confrontations devant les Monégasques, et jamais au stade Louis II, où il reste sur quatre résultats favorables : 1-0 en 2002-2003, 1-1 en 2003-2004, 4-3 en 2004-2005 et 0-0 en 2005-2006. De quoi faire réfléchir ses hôtes.

Jean-Pierre RIVAIS
L'Equipe







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Pts J V N D Diff
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 3.    Monaco 47 26 14 5 7 +19
 4.    Nice 47 26 13 8 5 +19
 5.    Lyon 45 26 13 6 7 +17
 6.    Lille 44 26 12 8 6 +12



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