Nice en confiance face au Mans

Depuis un an, les Aiglons niçois évoluent dans une ambiance de carnaval. Voilà quatorze mois, ils étaient voués aux gémonies, promis à une injuste relégation en National alors que, contrairement à leur bilan financier, leurs résultats sportifs les invitaient à rejoindre l'élite. Entendus en appel, ils ont depuis complètement justifié leur repêchage pour devenir le «tube» de l'été 2003, frôlant même le titre honorifique de champions d'automne.

Pourtant, l'an passé, les joueurs de Gernot Rohr avaient dû patienter jusqu'au 24 août pour s'installer aux commandes de la L1. Nul retard comparable cette saison, les Rouge et Noir ont d'entrée marqué les esprits et des buts (2-1) en s'imposant chez l'un des favoris du championnat, l'AJ Auxerre, dont l'effectif est resté pratiquement inchangé. Les Niçois ont ensuite confirmé sur leur terrain du stade du Ray leurs bonnes dispositions en battant (1-0) Sochaux, une autre cylindrée montant en puissance. Ce soir (20h), les Niçois s'abstiendront de toiser la sympathique et généreuse équipe du Mans, vrai bizuth à ce niveau, qui rêve de marquer son premier but tout en s'octroyant un premier succès devant son public du stade Léon-Bollée.
Nice a connu les moments de doute mêlé de fébrilité de son amphitryon, il tentera de les exploiter tant l'atmosphère est joyeuse dans ses rangs, comme en témoigne Lilian Laslandes, l'un des rares nouveaux arrivés à l'intersaison. «J'aime la mentalité des Niçois, de l'entraîneur et de mes coéquipiers. De plus, le public est formidable, j'espère apporter ma pierre à l'édifice. Comme j'ai besoin d'un bon cadre de vie et de me sentir bien dans le groupe, je compte réaliser une bonne saison», espère l'ex-international bordelais, qui s'achemine vers le terme de sa carrière, cherchant à se relancer en beauté avec le vieux «Gym».

A 31 ans, Lilian Laslandes, qui a pu négocier sa libération anticipée avec Sunderland (relégué en D2 anglaise), a paraphé un contrat de deux ans avec option pour une année supplémentaire. Il aimerait participer à la progression du club, dixième l'an passé après avoir été l'attraction et la révélation de la mi-championnat. «On doit faire encore mieux, nous en sommes capables car je connais la mentalité des joueurs et de l'entraîneur bordelais d'adoption (Cap Ferret). L'an passé, j'ai éprouvé du plaisir à les voir jouer avec solidarité et enthousiasme», raconte l'ex-international.

Joueur au grand cœur mais au franc parler qui peut déranger, Lilian Laslandes voudra ce soir, aux côtés du Brésilien, consolider la place de leader pour asseoir durablement l'OGC Nice parmi l'élite. Théoriquement, le circuit du Mans s'annonce sans difficultés apparentes. Le déplacement de Nice pourrait alors ressembler à la promenade des gens gais.

Dominique Pagnoud
© Le Figaro